Contre la montre Almaty - Frontiere Mongole.

Toujours pour ces conneries de delais de visas, on ne dispose que de quelques jours pour tracer plusieurs milliers de km. Ca le fait bien, car malgre des allures de bout du monde, la region de l'altai russe est assez frequentee (en ete du moins...), bon, les forets de sapins, on sait que c'est beau, on a les mêmes chez nous, quoique moins sauvages faut bien avouer. Apres quelques minutes pour fondre la glace, les Russes qui habitent ce bout du monde sont tres sympas, meme les douaniers! On se demande d'ailleurs comment la glace peut prendre, vu la quantite d'antigel ingurgitee tous les jours ici.......

30 heures de grand confort en train couchette avec mamie 

Tous les moyens sont bons, train, taxi, bus, camionette, velo, camion...

Les forets de l'altai russe laissent la place aux montagnes pelees de l'altai mongol, enfin nous y sommes! Encore 30 km de no man's land interdit aux velos, franchi en camionette, et la porte s'ouvre sur un nouveau terrain de jeu.

Enfin la Mongolie!

On passe la frontiere mongole a Tsaagannuur. Tsaagannuur, situe au milieu de Nuullpaar, signifie "la ou l'asphalte s'arrete", c'est certainement jumele avec Chibougamau...  

On s'etait fait des idees sur le velo en Mongolie: Pistes difficiles, pas de ravitaillements, peu d'eau, grosses chaleurs... par exemple, un extrait du lonely planet, bible du touriste si on peut dire: "La Mongolie est envisageable pour les cyclistes masochistes". Eh bien sachez que c'est plutot un paradis, pour peu que l'on aime piloter un VTT. Ici, les pistes sont tres roulantes au moins sur 10cm, quelque fois ca se transforme en bordercross jouissifs dans lesquels on va plus vite que les voitures. Pour le ravito, pas de probleme si on reste un minimum pres des grands axes, pas beaucoup de legumes frais mais on est pas exigeants a ce point. de l'eau il ya en partout si on evite le desert, et toujours la biere pour l'apero du soir, on ne deroge pas a la regle.

Bloques sur la route du nord pour cause d'inondations, on se replie sur Olgi et les montagnes de l'altai. Un bonheur pur jus qui valait bien tous ces km avales depuis 5 mois.

LA plus belle etape du voyage, 90 km de descente legere avec vent dans le dos, et paysages grandioses

Des pistes impecc pour le velo au pays du ciel bleu

Le mois d'aout est normalement un peu pluvieux, mais cette annee, specialement pour nous, il fait un temps de vosgien, donc il pleut et ca caille, il gele meme le matin (les grandes chaleurs mon oeil). Heureusement la pluie n'a dure qu'une journee entiere, les velos sont quasi bloques par du sable bien abrasif colle dans la transmission, on bousille vite le materiel a ce rythme la.  

Un jour de pluie tranforme vite le terrain en bourbier, vieille galere avant de secher sous une yourte bienvenue

Des rencontres: Une semaine avec Mauro de Zurich et un jour avec Aranca et Miguel venus d'Espagne.

400 bornes et 12 heures de minibusrus, serres comme des sardines (il manque 11 personnes sur la photo...), entre Khovd et Altai une partie de desert qu'on a saute, planning toujours serre a cause des visas... 

Emplacement du camping 3eme touffe d'herbe a gauche. La Mongolie est un spot a sardines geant.

Retour au boudhisme remasterise bleu ciel et anciennes stuppas a Korakorum.

Toujours des rencontres: a pied, en minibusrus, en becane, en yourte, a cheval, en accordeon...

Terminus OulanBataar

Le matin du Jeudi 12 aout, ou plutot la veille du vendredi 13, le vent nous pousse fort en direction d'oulanbataar, il reste 250 km a parcourir, on a retrouve l'asphalte et on file a 30 km/h sans effort. Depuis 5 mois qu'on frequente les chiens agressifs au bord des routes, on a pris l'habitude de les caillasser comme tout le monde. Apres plusieurs attaques ce matin la, Ben a mis un peu trop de zele dans son lancer car les chiens etaient tres pres de nous, lancer qui s'est termine par un looping, velo compris. Aterrissage sur la tete, moins dure que la route.

S'ensuivent 6 heures tres longues pour rejoindre Oulanbataar, avec l'aide d'une equipe de touristes monocyclistes (eh oui encore plus dingues que nous!) qui se sont serres dans leur minibus, un enorme merci a eux ! Merci egalement a l'ambassade de France a Oulanbataar qui nous a mis en contact avec le bon medecin, le bon service, le bon hopital. Ben y a ete opere le soir meme afin de resorber un gros hematome. Comment remercier l'equipe chirugicale et tout le service de traumatologie? Tous ont ete tres pros et tres sympas. Aujourd'hui Ben est bien retabli, on attend notre rapatriement en France, prevu dans quelques jours.

Merci aux messages de soutien de tous nos amis, particulierement les ptits loups qui nous confirment qu'en chine, les chiens finissent bien rotis...

Vive le sport, specialite triple loops avec velo de 50 kg

Ben a completement recupere

Notre trip s'arrete ici, apres 11400 km et toujours 0 crevaison !!, c'est pas bien grave pour la ballade au bord du lac Baikal, qui sera encore la demain. Apres avoir suivi les pas d'Alexandre le Grand a travers l'Asie centrale, on va suivre un moment ceux d'Alexandre le Bienheureux et "Prendre le temps de prendre son temps".

A bientot sur ce blog, qu'on va soigner un peu, albums photos et videos a l'appui!
!!!

Notre choix se confirme, l'ete est toujours torride au kirgizistan, nous voila donc sur l'itineraire bis, moins logique mais plus raisonnable. Direction nord du tadjikistan apres Dushanbe, avec un dernier bon vieux col a 3400m, dans lequel on mange la poussiere, 4 heures d'enfer avec les camions russes (qui ne passeront jamais le controle anti pollution).

on se perd de vue dans la poussiere

on retrouve des amis allemands motorises au col

On grille tout le monde a la descente, ya pas a dire, le velo est bien le meilleur moyen de transport sur terre.

Arrive ensuite les frontieres tadjikes, ouzbekes et kirghizes, jetez un coup d'oeil sur la carte pour vous rendre compte du gros bordel de decoupage (decoupage ethnique d'apres une idee sovietique, on voit ce que ca peut donner aujourd'hui du cote de cette vallee de fergana...)

Bref bref, apres un mois au tadjikistan, on se dirige vers la douane, qui va rester un bon souvenir

L'episode des douaniers Tadjikes (ca merite un titre)

Apres la traditionnelle declaration, c'est parti pour une petite fouille. Pas de bol ce matin, cette competente  et meticuleuse brochette d'abrutis s'ennuie a mourir: "2 cyclistes avec des sales tetes de dealers, on va pas les louper ceux-la". Tout y passe pendant plus d'une heure, bien sur la trousse a pharmacie est passee au peigne fin, magnesium leche, lecture d'ordonnance (avec notre alphabet et notre ecriture de medecin...), le plus costaud est designe pour tenter de devisser le fond des bouteilles thermos, le sucre est forcement suspect... 'Haahaa! narcotics!!" s'esclaffe sherlock Holmes avant de gouter la lessive. Dernier detail, le sable souvenir de la mer d'aral, est etale sur la table et est trifougne par le chef de l'equipe, visiblement fin limier...

On se souvient de notre entree dans le pays, par un autre poste frontiere, une cabane en planches et un bureau a l'ombre sous un arbre, avec des douaniers qui nous offrirent le the. Faut bien choisir ton passage ami cycliste.

kiki, traumatise apres une fouille rectale, a la recherche du Youkounkoun...

Vient ensuite la frontiere ouzbeke, le pediluve pour nos pneus tous sales, l'examen medical (juste temperature au poignet, pas comme kiki...), rayons X, on se croirait au luxembourg. Pas de doute, sur cette route, la soie a bien ete remplacee par autre chose.

La route se poursuit par un court passage tranquillou a travers la campagne d'ouzbekistan, en pleine moisson.

C'est aussi la saison des pasteques et des melons, on nous en offre tous les jours, et meme la nuit

Retour dans les steppes kazakes, sur les petites routes. 

Retour au mode desert aussi, on est cette fois en plein ete et le vosgien ne s'adapte qu'avec une sieste de 3 heures.

Apres la sieste, pause fraicheur, toujours aussi accueillants les amis kazaks

Accueillants peut etre, mais comme partout sur la route, il y a cette etrange transformation avec un volant dans les mains. Un vrai seigneur de la route ne freinera jamais (les profs d'auto ecole sont certainement georgiens) et ne fera pas d'ecart pour ce pauvre debile de cycliste qu'a rien a foutre la. On observe toujours cette relation proportionnelle entre puissance moteur et connerie du pilote. Mention speciale pour les bus, qui ont vraiment un gros volant et un gros moteur.

C'est tellement stressant et epuisant que les derniers kilometres avant Almaty se feront donc a l'interieur d'un bus, plutot que colles au pare-chocs.

le compteur fretille, l'instant symbolique approche

Nous quittons enfin la faience bleue de Samarcande pour prendre le chemin des montagnes Tadjikes. Au passage, nous echangeons nos 2 belges Elena et Thierry contre une allemande Julia, accompagnee d'un petit toutou russe trouve en chemin. Encore pire que nous dans la categorie bourrin, elle a fait le trajet depuis Berlin en seulement 2 mois... Nous voila bien calmes...

pas de gros mollets mais elle envoie du gros

nous y sommes...

Passage de frontiere sans encombre, mais encore une fois nous voyons un changement radical dans la population, mais toujours des momes pour nous courir apres, des sourires et des Hello partout.

couleurs magiques et route nickel

Les choses serieuses commencent avec un passage de col a 3373m. Bon, on ne se pose pas de question, l'option tunnel etant largement moins chouette au niveau paysages. On quitte donc une tres belle route, celle du tunnel et des camions qui puent, pour pedaler sur de la pistre defoncee, mais seuls dans la nature..

Trop seuls d'ailleurs, ca aurait du nous mettre la puce a l'oreille. Le col a pas l'air si ouvert que ca.

Les 3 derniers km nous ont pris 5 heures, ca roule pas bien dans la neige...

Arrives au col, nous sommes accueillis par monsieur Meteo et sa famille, qui nous confirme que nous sommes bien les premiers a passer par la cette annee. Ils vivent a 3373m toute l'annee et se tapent les 4,5m de neige habituels en hiver. Rechauffes par un repas copieux, on attaque la descente de 100km vers Dushanbe, facile facile...

La famille meteo, pleine de globules

Pause administrative obligatoire a Dushanbe pour obtenir nos prochains visas. Bien, rapide analyse de la situation: nous avons le choix entre la chasse aux francais dans les ambassades chinoises (merci Brice et Nicolas au passage...) et une guerre civile au Kirgizistan... Cette fois, on laisse les idees a la Mike Horn au placard et on choisi donc de changer nos plans. Nous partons demain avec Julia pour une boucle de 15 jours dans les pamirs puis nous allons contourner donc le Kirgizistan par l'ouzbekitsan et le Kazakstan.

Le bazar ambulant

Partis pour traverser la frontière ouzbeke et par la même occasion sauter 400 bornes de désert, le train Beyneu-Kungrad comptait ce matin 2 touristes, quelques voyageurs, autant de contrôleurs et une multitude de vendeuses qui pendant 12 heures ont arpente le couloir au moins une bonne centaine de fois. Tout s'achète et se revend a bord: des fringues, des beignets, des clopes, des bijoux et du parfum (peut être le duty free local en plein désert....), des bonbons, des momos, des poissons, des portables, des jouets...ca court dans tous les sens et on voit passer de gros tas de billets de main en main (1euro vaut plus de 2500 sums, les plus gros billets sont de 1000 sums, les liasses sont assez épaisses du coup). 

Finalement la journée passe rapidement dans toute cette pagaille, on aura vu moins de bestioles mais plus de gens que dans la steppe.

dans quel sens est colle ce velo?

notre voisine de banquette, petite vendeuse de bonbons

T'as voulu voir la mer d'Aral...

non, mais, quelle idée de poser des bateaux dans le sable !?

Alors nous, on entend parler depuis des années de la mer d'Aral, d'Amou daria, tout ca, et la, rien: arrive a la mer, plus de mer, vire de bord, plus de bord...

D'accord, la plage est grande, elle fait au moins 150 km de long, mais du coup on voit même pas la mer, c'est impraticable a vélo et on a du sable dans les schlappes, c'est désagréable au possible, c'est vraiment mal organise ici et les bateaux sont tout pourris. Franchement hein, ca vaut pas la cote d'azur.

On ne développera pas ici de réflexion sur cette catastrophe écologique a l'échelle de la connerie humaine. Parait qu'on peut rire de tout.

Finalement le coton c'était pas une bonne idée

Sur les routes d'Ouzbekistan

Demi tour et direction désert, au moins la on sait pourquoi il n'y a pas d'eau. Première vraie journée de chaleur, on est rôtis 4 faces, et on fini l'après-midi avec peu d'eau et des petits gâteaux secs (pour ceux qui ont fait le test 4 petits beurres en 1 minute, ici c'est vraiment pas possible...)

petits beurres non recommandes

Bien heureusement, notre route se rapproche rapidement de l'Amou Daria, donc de l'eau et de la vie. On roule a l'ombre des arbres, au milieu des rizières et parmi des ouzbeks plus accueillants les uns que les autres. De nouveau invites partout, pour le the, pour manger ou pour dormir, nous sommes tombes par hasard un soir dans une famille qui pratique la sériciculture, comme beaucoup dans ce coin. Pas de doute on est bien sur la route de la soie cette fois.

Ces bestioles sont difficiles et ne bouffent que des feuilles de muriers 

D'appétissantes larves de bombyx mori

L'Ichon-Qala, c'est par la?

Ville incontournable pour sa citadelle-musée, on s'offre deux jours tranquillou a Khiva, ou on retrouve avec plaisir Elena et Thierry, nos cyclos belges préférés avec qui on roulera les jours prochains.

La ville est plaisante, on flâne comme des vrais touristes dans les ruelles couleurs terre et céramiques bleues. Petite coupe de printemps chez le coiffeur, visites de mosquées bien fraiches, dégustation de bières bien fraiches, resto en terrasse sous les étoiles, bref la vie est très dure.

du beau carrelage

pas de fil a plomb ici

de bien beaux chateaux de sable

Le coiffeur nous a completement rates

Repos force dans cette superbe ville de Bakou, en attendant le bateau qui nous fera traverser la mer caspienne. Par hasard et par chance, nous sommes tombes sur Shaig, qui a travaille plusieurs annees en allemagne et nous a propose de reviser notre allemand chez lui.

On reste finalement 3 jours, chouchoutes par Brillant et Shaig, leur fille Aynur et son mari Rufat (just married de quelques jours).

Notre famille d'adoption azerie

L'episode de la Kassa

Tout n'est pas facile quand on sort des circuits touristiques classiques, et traverser la mer avec des rafiots commerciaux peut demander un peu de patience. Ou plutot beaucoup de patience face a la caissiere de la ligne bakou-aktau, beaucoup de cyclos la connaissent tres bien. extrait:

- Bonjour, le bateau pour Aktau part-t-il aujourd'hui s'il vous plait?

- Kazakstan niet!

-........

- et demain?

- Maybe tomorrow...

2eme tentative pour avoir une info:

- Bonjour, le bat..

- kazakstan niet! (dit elle en levant a peine les yeux de son tricot)

5eme tentative, apres etre venu tous les jours pour se faire remballer, nicou serre tres fort la barre a chien et ben va tout seul a cette foutue kassa. et cette fois c'est bon, on embarque a 21h00 petantes!

On passera les details sur la gentillesse et l'organisation de l'embarquement (a minuit...) et du debarquement (reveil urgent a 04h20, sortie de la douane a 11h00). Le point positif de cette traversee est la rencontre d'Elena et Thierry, des cyclos belges sur la route depuis un an tout pile.

non, ce ne sont pas les chiottes, c'est la fameuse kassa

 encore plus de pellicules avec petrol han 

-30 m au niveau de la mer